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      DÉCÈS ET 
      
      HOMMAGES 
      AU COLONEL 
      
      CHATEAU-JOBERT 
      Partie 
      3  | 
   
 
  
  
(Suite de 
l'éloge funèbre prononcé par la colonel Jean 
SASSI) 
Vous 
nous quittez aujourd'hui, Pierre Chateau Jobert.  
Votre 
famille plongée dans le deuil vous pleure. Nous nous inclinons devant sa 
douleur. Cette douleur qui habite aujourd'hui tous ceux qui sont ici présents.
 
Maintenant vous commencez le dernier voyage et vous rejoignez tous vos frères 
d'armes, tous ceux qui vous ont précédé d'Angleterre, d'Ervthrée, de Libye, de 
Syrie, ceux de Bretagne, de Lannion, de Pau, ceux d'Indochine, d'Algérie, de 
Port Saïd, du Niger qui étaient avec vous, à vos côtés, devant vous, vos chefs, 
vos officiers, sous-officiers et parachutistes. Oui, ils sont tous là. 
Innombrables, en rangs serrés, ils vous entourent.  
Autour de vous aussi, c'est nous vos amis, vos compagnons, les parachutistes 
d'aujourd'hui qui se serrent une dernière fois autour de vous. Nous sommes une 
foule faite de tous ceux présents ou absents, morts ou vivants qui vous ont 
accompagné à un moment ou à un autre de votre exceptionnel parcours. Cette 
cohorte sans fin de soldats illustres, prestigieux, obscurs, modestes, marche à 
vos côtés et vous accompagne.  
Vous 
nous quittez Pierre Chateau Jobert mais votre destin exemplaire continuera 
d'éclairer longtemps encore la route des parachutistes d'aujourd'hui et de 
demain. Vous resterez pour tous ceux qui suivent un modèle emblématique, une 
figure de proue des parachutistes, un légende vivante.  
Mon 
Colonel, après cette destinée de légende,  
Commandeur de la Légion d'honneur,   
Compagnon de la Libération,   
Onze fois cité, dont 10 palmes   
Deux fois blessé,   
Titulaire de la croix de guerre 39/45,  
de la croix des théâtres d'opérations extérieures,   
de la DSO,   
médaille de l'Aéronautique,   
médaille d'or de l'éducation physique et de nombreuses décorations étrangères,
 
Vous 
allez enfin trouver le repos et la paix.  
Mais 
vous rentrez dans le Panthéon de la famille parachutiste qui vous salue avec 
déférence, considération et admiration.  
Au 
nom de tous les parachutistes du monde entier qui vous ont connu, de tous ceux 
qui sont ici présents, de tous ceux qui vous ont aimé, apprécié, de tous ceux 
que vous avez commandé, je vous exprime, mon Colonel, toute notre immense 
reconnaissance pour les services éminents que vous avez rendus aux troupes 
aéroportées et à la Patrie.  
 
Nous nous inclinons devant votre dépouille.  
Que 
Dieu vous garde dans le repos éternel, la paix de l'âme et la lumière. Que notre 
patron Saint-Michel vous accueille auprès de lui et vous réserve une 
place privilégiée au paradis des parachutistes.  
Je 
compte du fond du cœur sur notre Patrie pour vous rendre officiellement 
l’infinie reconnaissance qu’elle vous doit pour l’ensemble des services que vous 
lui avez offerts et qui font partie intégrante de notre histoire de France.
 
Mon 
Colonel, la France, les parachutistes recueillis et en deuil, vous saluent 
solennellement une dernière fois. Ils ne vous oublieront jamais. 
 
Tous, 
ici, le cœur déchiré, nous vous disons ADIEU. 
  
  
IN MEMORIAM 
Le colonel Château-Jobert est décédé jeudi 29 décembre 2005 à l'âge de 93 ans.
 
Homme de grand courage, il fut une des grandes figures des parachutistes de la 
France libre et De gaulle le fit compagnon de la Libération en mai 1945. 
 
Parmi ses pairs, il fut l'un des rares assez lucides pour s'attacher à l'honneur 
de la parole donnée à la France et non à l'homme du 18 juin 40 et du 13 mai 58 
qui trahit tous ses engagements.  
Il rallia le putsch militaire d'Alger en avril 1961 et, après son échec, devint 
un des responsables de l'O.A.S. et s'opposa avec le même courage et la même 
détermination au terrorisme du F.L.N. et à la politique d'abandon de De Gaulle, 
persuadé, avec raison, que l'indépendance de l'Algérie, telle qu'elle était 
programmée, s'accompagnerait du massacre des populations européennes et 
indigènes pro-françaises ou à leur exode, et à la mise sous tutelle de la 
politique énergétique pétrolière de la France, ce qui arriva. 
 
Commandeur de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de Guerre 39/45 avec onze 
citations et de la Distinguished Service Order britannique, il fut condamné par 
contumace à la peine de mort par les tribunaux d'exceptions de De Gaulle en 
1962, puis amnistié en juin 1968, en relation avec les " événements " qui 
ébranlèrent la France et son chef.  
Théoricien de la lutte anti-guérilla, il était l'auteur de deux ouvrages : " 
Doctrine d'action contre-révolutionnaire " et " Confrontation révolution/contre 
révolution. " 
Salut au guerrier, à l'homme de courage et de foi,  
que son âme repose en paix.
 
Geneviève 
de Ternant  
30 
décembre 2005 
Partie 4 
  
  
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